Si les agents stresseurs sont trop intenses ou si leur action dure, les mécanismes physiologiques sont débordés et le système se dérègle. C’est le stress chronique.
Il peut entraîner des modifications de certaines structures du cerveau, notamment du système limbique et du cortex préfrontal. Cette forme de plasticité, dite mal-adaptative, se traduit par d’éventuelles perturbations de l’attention, de la mémoire et des performances cognitives.
Ces dérèglements engendrent diverses pathologies qui sont traitées par des médicaments dont l’effet vise à favoriser la résilience. La prise de ces médicaments, comme les benzodiazépines dans le cas de l’anxiété, doit suivre un protocole rigoureux afin de ne pas provoquer d’autres perturbations notamment une sédation et des troubles de l’attention.
Certaines pratiques non médicamenteuses sont aussi susceptibles de limiter les dérèglements et de favoriser la résilience du système. Chaque individu est différent face aux agents stresseurs, le stress intégrant des dimensions multiples et liées.
I – Effets du stress intense ou répété sur le cerveau
A – Plasticité mal-adaptative
Les études des structures cérébrales associées aux apprentissages, grâce aux techniques de marquage fluorescent ou d’IRM, montre que l’exposition à des agents stresseurs trop intenses ou répétés provoque une modification du nombre de neurones, de prolongements dendritiques ou de connexions.
Cette plasticité, qui touche notamment le cortex préfrontal et le système limbique, réduit les capacités de l’organisme.
Elle est qualifiée de plasticité mal-adaptative, car la plasticité cérébrale qui d’habitude est une capacité avantageuse dans l’adaptation de l’individu à son milieu de vie, est ici un inconvénient dans ce contexte particulier.
B – Stress chronique et performances cognitives
L’étude du comportement de rats soumis à des contraintes répétées a permis de mettre en évidence les effets du stress sur le long terme : après une période de résistance, les animaux montrent des signes d’épuisement général.
Chez les êtres humains, on parle de stress chronique lorsque le système d’adaptation de l’organisme est débordé.
On observe notamment des troubles de l’attention et de la mémoire, et une diminution des performances cognitives.
Le stress chronique est un phénomène complexe lié à de nombreuses dimensions : durée et intensité des agents stresseurs, mais aussi caractéristiques de chaque individu.
II – Moyens de limiter le stress chronique et favoriser la résilience
A – Traitements médicamenteux
Des traitements médicamenteux sont mis au point depuis les années 1950 pour limiter l’épuisement lié au stress chronique et favoriser la résilience.
Les benzodiazépines sont des molécules de synthèse dont les principaux effets réduisent l’anxiété et favorisent le sommeil.
Elles activent les récepteurs à GABA, un neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux, ce qui induit une atténuation des symptômes du stress chronique.
La consommation de benzodiazépine peut entraîner des effets indésirables, notamment la sédation et des troubles de l’attention : elle doit donc respecter un protocole rigoureux suivi par un médecin.
B – Pratiques non médicamenteuses
Certaines pratiques non médicamenteuses peuvent également favoriser la résilience : les études de cohortes pratiquant des techniques de respiration, de méditation ou un entraînement sportif adapté ont montré une diminution de l’anxiété et une amélioration des performances cognitives.
I – Effets du stress intense ou répété sur le cerveau
A – Stress chronique et performances cognitives
Chez l’animal : après résistance, apparaît un épuisement général.
Chez l’humain : troubles de l’attention, de la mémoire et baisse des performances cognitives.
Dépend de l’intensité, de la durée du stress et des caractéristiques individuelles.
B – Plasticité mal-adaptative
Les agents stresseurs répétés/intenses modifient le nombre de neurones, les dendrites et les connexions.
Touchent surtout le cortex préfrontal et le système limbique.
→ Plasticité dite mal-adaptative car elle réduit les capacités au lieu de favoriser l’adaptation.
II – Moyens de limiter le stress chronique et favoriser la résilience
A – Traitements médicamenteux
Benzodiazépines (depuis les années 1950) : réduisent l’anxiété, favorisent le sommeil.
Agissent via les récepteurs au GABA (neurotransmetteur inhibiteur).
Effets secondaires : sédation, troubles de l’attention → usage médical strict.
B – Pratiques non médicamenteuses
Respiration, méditation, activité physique adaptée → diminuent l’anxiété et améliorent les capacités cognitives.
Approches complémentaires aux traitements, renforcent la résilience.
Schéma bilan du stress chronique
Neurologue (Bac+10 minimum) : médecin spécialiste du système nerveux, il diagnostique et traite les troubles liés à la plasticité mal-adaptative, comme les troubles de la mémoire, de l’attention ou certaines pathologies induites par un stress chronique. Il s’appuie sur l’imagerie médicale et la recherche clinique pour proposer des prises en charge adaptées.
Pharmacologue (Bac+8 minimum) : chercheur spécialisé dans l’étude des molécules agissant sur le système nerveux, il développe et teste des traitements comme les benzodiazépines, en analysant leurs effets thérapeutiques et secondaires. Ses travaux contribuent à améliorer la prise en charge médicamenteuse du stress chronique et de l’anxiété.
Psychothérapeute (Bac+3 à Bac+5 minimum selon spécialisation) : il accompagne les personnes exposées à un stress intense ou répété en proposant des pratiques non médicamenteuses (relaxation, respiration, méditation, thérapies cognitives). Son objectif est de favoriser la résilience, de réduire l’anxiété et d’améliorer les capacités cognitives au quotidien.
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